Johann Strauss Jr et la transcription

 

L’ouverture de "La Chauve-Souris" est une des pièces maîtresses du répertoire orchestral: la qualité de son invention mélodique, la spontanéité de son inspiration, l’énergie et l’entrain qu’elle suscite en font une excellente introduction de concert - un modèle de l’ouverture “pot-pourri”.

La musique de Johann Strauss est sans doute une de celles qui a été le plus transcrites: on ne compte plus les arrangements réalisés par les chefs d’orchestre, les instrumentistes et parfois même par d’autres compositeurs. On sait rarement, par exemple, que dans le but de redresser la délicate situation financière de la “Société d’exécutions musicales privées” fondée en 1918 par Schoenberg, celui-ci, aidé de Berg et Webern, transcrivirent quelques valses de Johann Strauss en 1921 afin de les vendre aux enchères. C’est Berg qui réalisa, notamment, celle de Wein, Weib und Gesang, (Boire, Aimer et Chanter en français), pour piano, harmonium et quintette à cordes (!). Elle fut créée le 21 mai 1921 à la Société par un ensemble composé notamment de Berg lui-même (harmonium), Schoenberg, (violon), et Webern (violoncelle). Ce qui n’empêchera cependant pas la dissolution de la Société après son dernier concert du 5 décembre de la même année... Cet exemple original témoigne de la postérité d’un catalogue qui, par nature, se prête à la transcription, le plus souvent par souci d’adaptation aux nomenclatures à “géométrie variable” des orchestres de casino, des théâtres de verdure et autres kiosques.

Baudime Jam © 1999