2. Baudime
Jam & le Quatuor Prima Vista
"Divisé par
une profusion de flèches à l'arc de son génie, Baudime
Jam m'apparaît tel l'un de nos plus grands espoirs.
Rares sont les musiques qui me touchent davantage que son lyrisme intimiste."
Jean Alain
Joubert
Les Amis de la Musique Française
Baudime
Jam (né à Clermont-Ferrand en 1972)
est altiste, musicographe et compositeur. Il a suivi
sa formation musicale dans plusieurs pays : en France, au Conservatoire du
1er arrondissement de Paris, en Allemagne, à la Musikschule de Landau,
et aux États-Unis, à l'Université de Norman. Également
issu des classes préparatoires de Lettres Supérieures (Hypokhâgne
et Khâgne), il a poursuivi ses études littéraires à l'Université Blaise
Pascal de Clermont-Ferrand où il obtient sa Maîtrise.
Auteur de plusieurs textes musicologiques, il a signé la première notice biographique consacrée à Henri Thévenin ainsi qu'une biographie de George Onslow, et il a participé à la rédaction de plusieurs ouvrages collectifs. Il est par ailleurs rédacteur et traducteur de nombreux livrets de CD pour différents labels en France et à l'étranger (Suoni e Colori, KNS, Toccata, Hyperion, SOMM, PentaTone Classics, Divine Art, Talent, Saphir, Avie). Il est directeur de publication, aux Éditions du Mélophile, d'œuvres inédites de George Onslow, Antoine Lhoyer et Henri Thévenin.
Baudime Jam prononce régulièrement des conférences musicologiques, en France et à l'étranger : c’est à ce titre qu’il a été invité par l’Université Blaise Pascal (Clermont-Fd), l’Université de la Sorbonne (Paris), l’Université de Nottingham (Angleterre), l’Association culturelle francophone de l’ONU (New York), l’Institut du Temps Libre, l’Association Historique Napoléon III, le Rotary Club, l’Alliance Française, la BMIU de Clermont-Ferrand, l’Université de Samara (Russie), le Conservatoire de Nijni Novgorod (Russie), l’Association “Onslow d’Auvergne”, le Centre des Monuments Nationaux, etc.
En 1993, Baudime Jam entre à Radio France Puy-de-Dôme en qualité de responsable des programmes musicaux classiques. Durant cinq années, il écrit et présente une chronique quotidienne (plus de 900 au total), un magazine hebdomadaire et de nombreux reportages et interviews ce qui lui vaut d'être invité à France Musique en tant que producteur délégué (pour l'émission "Figures Libres"). De 1998 à 2000, il est producteur du magazine musical "Mélodia" sur RCF 63. Il a également été invité sur les ondes de RCF Lyon et de la Radio Suisse-Romande.
En 1994, il fonde l'Orchestre de Chambre Philharmonia dont il est le directeur musical jusqu'en 1997. Par la suite, il a été invité à diriger notamment à Prague, (Orchestre de l'I.S.A.M.A.), et à Varsovie, (Camerata Academia).
Chambriste de vocation, il fonde, en 1997, le Quatuor Prima Vista au sein duquel, à ce jour, il a donné près de 700 concerts en France, en Europe (Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie, Pologne, Russie), aux États-Unis, et jusqu'en Afrique. Il aborde de nombreux répertoires : baroque, classique, romantique, moderne et contemporain, tout en explorant d'autres horizons esthétiques tels que le jazz, le klezmer, le tango et l'accompagnement de films muets (ciné-concert). C'est dans le cadre de son activité de quartettiste qu'il assume les responsabiltiés de directeur artistique de la saison de cet ensemble, ainsi que du festival Les Soirées Onslow © et de La Journée Onslow, deux manifestations dont il est le fondateur.
Enfin, Baudime Jam est compositeur, sociétaire de la SACEM et membre de l'UCMF : il est l'auteur d'oeuvres originales pour le concert, de partitions pour l'accompagnement de films muet, de contes en musique, ainsi que de plusieurs transcriptions et orchestrations.
- Baudime Jam & le Quatuor Prima Vista
La présence
d'un instrumentiste-compositeur au sein d'un quatuor à cordes n'est
pas inhabituelle et les exemples sont nombreux depuis l'apparition de cette
nomenclature dans l'Histoire de la musique au milieu du 18e siècle.
En tant que membre fondateur et directeur artistique du Quatuor Prima Vista,
Baudime Jam entretient donc tout naturellement une relation privilégiée
avec cet ensemble depuis maintenant plus de dix ans.
Ce partenariat artistique et créatif s'est développé autour de quatre répertoires : les transcriptions, les contes en musique, les ciné-concerts et les œuvres de concert.
> les transcriptions
... passionné par
l'esthétique et la technique de la transcription, Baudime Jam est
l'auteur d'un grand nombre de transcriptions dont plusieurs ont été interprétées
en concert par le Quatuor Prima Vista.
On citera notamment :
Jean-Sébastien
Bach : "Le Clavier Bien Tempéré"
W.A.
Mozart : Symphonie n°36 "Linz"
Ludwig van Beethoven : Symphonie
n°3 "Héroïque"
Ludwig van Beethoven : Symphonie
n°4
Frédéric Chopin :
Concerto n°1 Opus 11
Modest Moussorgsky : "Les Tableaux
d'une Exposition"
Robert Schumann : Symphonie n°3 "Rhénane"
Johannes Brahms : Symphonie n°2
Piotr Tchaïkovsky : Ouverture
de "Casse noisettes"
Josef Suk : Sérénade
opus 6
Johann Strauss : Ouverture de "La
Chauve-Souris"
Louis Vierne : "Les Djinns"
nombreux airs d'opéras de
Mozart, Rossini, Auber, Meyerbeer, Onslow, Massenet, Gounod
nombreux airs d'opérettes
de Messager, Planquette, Léhar, J. Strauss, Kalman, Offenbach
"La
transcription relève d’une pratique aussi courante parmi les
musiciens que controversée parmi les musicologues et autres puristes
autoritaires pour qui cet exercice relève le plus souvent d’une
infidélité au texte original, qualifiée au pire de scandaleuse,
au mieux d’inutile: toutefois, en se faisant ainsi les défenseurs
incongrus des compositeurs et de leur intégrité, ces tenants
de l’authenticité ignorent toute une tradition qui place la
transcription au centre même de la vie musicale.
En effet, qu’elle soit conçue dans une intention didactique, pragmatique,
exploratoire, voire même ludique (“par amusement” ainsi que
l’écrit Busoni), la transcription constitue une part considérable
du travail d’écriture des musiciens.
Didactique?, on sait que Mozart consacra un temps non négligeable à recopier les partitions de Jean-Sébastien Bach conservée à la bibliothèque de l’école Saint-Thomas de Leipzig ... pour sa propre érudition, et il fut un des premiers à transcrire pour cordes certaines des fugues du Kantor afin de s’imprégner de son style rigoureux - belle leçon d’humilité ; pragmatique?, les grandes maisons d’édition, notamment au 19e siècle, firent leur fortune sur la vente de réductions pour piano des chefs-d’oeuvre orchestraux et lyriques des maîtres classiques et romantiques, sans parler des multiples transcriptions pour des nomenclatures extrêmement variées qui ont permi à des générations de malomanes de découvrir le fabuleux trésor de notre répertoire musical en un temps où radio, disque et autres procédés de reproduction sonore n’existait pas ; exploratoire?, nul n’ignore les superbes orchestrations d’oeuvres baroques, (de Bach notamment), réalisées par Webern (en “Klangfarben”), Schönberg et Stravinsky en quête de ré-écriture néo-classique, les nombreuses transcriptions pour orchestre à cordes des quatuors de Schubert, Brahms, Chostakovitch, non plus que le merveilleux travail de Ravel sur les partitions pour piano de Debussy et Moussorgsky, sans oublier certaines transcriptions audacieuses telles que la version pour quatre pianos du “Sacre du Printemps” réalisée par le Quatuor d’Amsterdam ; ludique enfin?, on ne compte plus les détournements humoristiques des “grands maîtres” tels que Richard Strauss (“Till l’Espiègle”, Grotesque Musicale de Franz Hasenöhrl pour 5 instruments), Wagner (“Le Hollandais Volant”, parodie de Hindemith pour quatuor à cordes), ou Mozart (“Mozart new look” Fantaisie de Jean Françaix pour contrebasse et instruments à vent sur la sérénade de “Don Giovanni”), sans compter avec les transcriptions “cartoonesques” d’un Spike Jones revisitant à la façon d’un joyeux iconoclaste quelques grands classiques, (Tchaïkovsky, Bizet, Liszt, Offenbach, Johann Strauss), ou bien encore les adaptations humoristiques présentées dans les années 50 au légendaire et très britannique Festival Hoffnung.
Les exemples sont innombrables et, pour peu qu’on s’y intéresse, comme l'ont fait les plus grands représentants de notre Histoire de la musique, la transcription nous apparaît donc clairement comme un précieux instrument d’apprentissage du langage musical, de diffusion du patrimoine (du moins dans un contexte de pratique active de la musique et non d’écoute passive), de re-création et d’amplification de l’écoute, et enfin de divertissement éclairé."
> les contes
en musique
... inviter
un public d'enfants autour d’un quatuor à cordes pour raconter
des histoires en musique, tel est le défi que s’est lancé le
Quatuor Prima Vista en concevant ses Contes en Musique, en étroite
collaboration avec le comédien Jean-Luc Guitton et le compositeur
Baudime Jam. Il s’agit, avant tout, de sensibiliser le jeune public à un
environnement artistique totalement différent de celui qui leur est
proposé quotidiennement par les médias : en associant des textes
pour enfants, choisis avec soin, à une musique composée expressément
pour l’occasion et intimement entremêlée au récit
du conteur, il est possible de mettre en contact un jeune public avec une
esthétique musicale et poétique porteuse de qualité et
d’éveil à la sensibilité et à l’imaginaire.
Depuis 1999, date du premier spectacle, cette expérience a donné lieu à plusieurs
créations autour de textes modernes mais aussi traditionnels qui ont
permis au Quatuor Prima Vista d’être en lien direct avec les mélomanes
de demain, tout en restant trés proche de ceux qui, aujourd’hui,
ont conservé leur âme d’enfant.
Baudime Jam a composé la musique de plusieurs contes qui ont tous été interprétés et certains enregistrés par le Quatuor Prima Vista, parmi lesquels :
"La
Petite musique du diable" (sur un texte de Yak Rivais)
"La
Tortue rouge" (sur un texte d'Henri Gougaud)
"L'homme
roux" (sur un texte de Daniil Harms)
"Hulul" -
5 histoires - (sur un texte d'Arnold Lobel)
"Mais
je suis un ours!" (sur un texte de Frank Taschlin)
"Cuisine
de nuit" (sur un texte de Maurice Sendak)
> les ciné-concerts
... musicien de vocation, Baudime Jam est par ailleurs un cinéphile averti. Réunir la création musicale et sa passion pour le cinéma ne pouvait mieux servir sa vocation. L'aventure des ciné-concerts est donc profondfément inscrite dans sa trajectoire artistique. La maîtrise d'une écriture mise au service de l'image et la mise en œuvre d'une technique de direction pour accompagner en direct la projection de films muets sont devenues des spécialités pour lesquelles il est reconnu dans la profession.
Pour le Quatuor Prima Vista, qui est actuellement le seul quatuor à cordes à avoir inscrit des ciné-concerts à son répertoire, il a composé les partitions de cinq longs métrages :
"Le
Mécano de la Générale" (Buster Keaton) - 1h15
"Nosferatu" (Friedrich
Murnau) - 1h33
"Le Pirate Noir" (Douglas
Fairbanks) - 1h30
"Les Deux Orphelines" (David
Griffith) - 2h
"La Divine" (Wu Yong)
- 1h18
et de plusieurs courts métrages :
"La
Maison Hantée" (Buster Keaton) - 18'
"Voyage autour d'une Étoile" (Gaston
Velle) - 6'
"Au Royaume de l'Air" (Walter
Lantz) - 11'
"Entrée d'un train en
gare de la Ciotat" (frères Lumière) - 1'
Il est également l'auteur d'une transcription pour quatuor à cordes et clarinette de la partition composée par Dmitri Chostakovitch pour le film "La Nouvelle Babylone".
> les œuvres
de concerts
... compositeur à part entière, Baudime Jam n'en demeure pas moins un musicien chambriste avant tout et son activité de concertiste l'occupe presque constamment sur scène. Comme bien des compositeurs-interprètes avant lui, il ne peut se consacrer à l'écriture autant qu'il le souhaiterait. Toutefois, deux de ses œuvres de concert ont été créées, interprétées en public et enregistrées par le Quatuor Prima Vista :
"Les
Chants de l'Innocence" pour mezzo-soprano et quatuor à cordes
(sur des poèmes de William Blake) - 20'
"Les Horizons perdus" pour
mezzo-soprano et quatuor à cordes (sur ses propres poèmes) -
33'
On ajoutera également "Instants" pour soprano et quintette à cordes (9') créé en 2009 au Festival de Lalouvesc.